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Dec 3. « BR(O)UCOLAQUES ». En français d'autrefois, aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles principalement, cadavres de personnes excommuniées animés par le démon et interpellant les vivants.

Dernière mise à jour : 5 déc.

Diable ! En plein « Siècle des Lumières », de quelle faribole à vous glacer les sangs a-t-on bien pu exhumer les ancêtres de nos modernes zombies ?

Moyenmoutier

➨ Du « TRAITÉ SUR LES APPARITIONS DES ESPRITS, ET SUR LES VAMPIRES OU LES REVENANS DE HONGRIE, DE MORAVIE, &c. » et, plus précisément, de son second volume intitulé « DISSERTATION SUR LES REVENANS EN CORPS, LES EXCOMMUNIE'S, LES OUPIRES OU VAMPIRES, BRUCOLAQUES, &c. ».

►L'en-tête du volume premier est dans la même veine : « TRAITÉ SUR LES APPARITIONS DES ANGES, DES DÉMONS, ET DES AMES DES DÉFUNTS. »

Réunies, les Tables des Chapitres de ces deux tomes ne répertorient pas

moins de 115 entrées (!), à la pagination certes souvent modeste, pour une collation de 553 pages dans la version originale de 1746, à lire sur Gallica (la bibliothèque numérique de La Bibliothèque Nationale de France) :

► Ou bien, comme nous le conseillons, à découvrir dans la « Nouvelle édition revûe, corrigée et augmentée par l'Auteur① », édition datée de 1751, dont le texte de chacune des deux parties se déploie en une seule et très, très longue page.

① Parce qu'il fut des nôtres, auteur dont nous allons enfin nous remémorer d'ici quelques lignes.

✜

Sans logique particulière, voici un échantillon de chapitres auxquels, par curiosité, vous pourriez accéder directement en cliquant sur la partie soulignée, signalée en abrégé et en chiffres romains par la couleur bleue :


Moyenmoutier.

Chap. III. Sous quelle forme les bons Anges ont-ils apparu, 

Chap. IX. Récit d’un Vampire, tiré des Lettres Juives, Lettre 137, 

Chap. XLII. Apparitions d’Eſprits qui impriment leur main ſur des habits, ou ſur du bois, 

Chap. XLIV. Examen de ce que les Morts qui reviennent demandent ou révèlent aux vivans, 

Chap. XLIX. Les ſecrets de la Phyſique & de la Chymie pris pour choſes ſurnaturelles, 

Chap. XXVII. Gens qui vont en pélerinage après leur mort, 

Chap. XXX. Exemples pour montrer que les Excommuniés ne pourriſſent point, & apparoiſſent aux vivans, 

Chap. XXXII. Broucolaque exhumé en préſence de Monſieur de Tournefort, 

« Heureux écrivain dont la gloire

De la vertu tire son fond,

Lorsqu'un savoir vaste et profond

Le place au temple de la Mémoire ;

Calmet, de ces dons revêtu,

Dis-nous en toy lequel domine

De l'honneur ou de la doctrine,

Du savoir ou de la vertu.»

"Huitain composé par des éditeurs genevois en l'honneur de Calmet"

✜

Moyenmoutier

Calmet ! Dom Augustin Calmet, monstre d'érudition, tout à la fois bénédictin, bibliste, exégète, théologien, historien, né Antoine Calmet à Ménil-la-Horgne (Meuse), le 26 février 1672 et décédé le 25 octobre 1757 à Senones, en l'abbaye de laquelle il repose.

Soyons clairs : notre propos n'est pas de vous en présenter un curriculum vitae exhaustif – celui rédigé par la Société Philomatique Vosgienne est impressionnant de qualité② – mais bien plutôt quelques repères chronologiques rapportés à Moyenmoutier, avec dates, fonctions et empreintes locales.

✜

  • 1696–1702 : Six années d’enseignement à l’abbaye Saint-Hydulphe. 

    Ordonné prêtre en 1696, il y étudie et enseigne la Bible de façon critique poursuivant simultanément son initiation au grec et à l'hébreu.

  • 1716 : Installation durable à l’abbaye.  

    Après çà et là des séjours d’étude et divers offices, le religieux s’y établit en qualité de chercheur résident et collecteur de sources.

    Son installation s’accompagne de nouveaux voyages d’étude et de séjours dans d’autres abbayes (Paris, Saint-Mihiel, Normandie, Picardie, Flandre), qui nourrissent ses dépôts documentaires et la circulation d’idées à Moyenmoutier.

  • 1718 : Nommé abbé de Saint-Léopold (Nancy).

    Malgré l'éloignement, il revient à Saint-Hydulphe aussi souvent que possible pour une décennie supplémentaire.

  • 1728–1757: Départ définitif et postérité.  

    Dom Augustin devient abbé de Senones en 1728 et y décède en 1757.

►Que dire de plus ?

Peut-être déplorer que de ses périodes médianimonastériennes, les traces soient essentiellement immatérielles : enseignement, recherches, méthode et réseaux savants.

Bien sûr, la figure de Dom Calmet reste présente par l’histoire et les archives mais non par un monument, un portrait spécifique ou une statue sur place.

DANS L'ESPOIR QUE VOUS NOUS SEREZ ENCORE FIDÈLES EN 2026, RETROUVONS-NOUS

LE VENDREDI 2 JANVIER PROCHAIN !

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