Quant aux naissances, il faudra patienter jusqu'en 1792 et le décret de l'assemblée législative du 20 septembre conférant aux maires, et à eux-seuls, la charge de les enregistrer.
→ Aussi, faisant abstraction des baptêmes aléatoires, construirons-nous le palmarès des prénoms à partir du serment de l'hyménée prêté en l'ancienne abbaye par de lointains aînés, contemporains successifs des rois Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.
*De l'ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 à la création du livret de famille en 1877, voici un lien clair et concis ╰┈➤ État Civil : 6 grandes dates à connaître
→Sous réserve d'éléments nouveaux, aussi loin qu'ils remontent dans le temps, les registres paroissiaux de notre commune n'en consignent les mariages qu'à partir de l'année 1626, le premier d'entre eux unissant, le 13 avril de cette année-là, Nicolas Simon à Marie Lambert.
●Soixante-quatorze ans plus tard, les dernières épousailles de ce seizième siècle seront celles, célébrées le 25 novembre 1700, de Quirien Valentin et Jeanne Jacquot.
●Entre ces deux dates, cent-quarante-neuf alliances nouvelles auront été consignées. Autant dire deux par an.
Ce qui est étrangement peu...
→ Du A d'Agathe au V de Véronique, quarante-cinq de leurs "petits noms" ont été décomptés, parmi lesquels Anne puis Marie (portés respectivement 20 fois et 18 fois) se taillent la part du lion.
● La grand-mère maternelle et la mère de Jésus de Nazareth précèdent tour à tour les Catherine, Jeanne, Barbe et Marguerite, elles-mêmes surclassant, par exemple, les esseulées Gertrude, Jacquotte, Madeleine, Reine, Rose ou Sébastienne.
● Solitaires certes, et tout en bas du classement, mais prénoms que l'on rencontre encore de nos jours, au contraire de leurs compagnons d'infortune tels Barhélémine, Béniste, Claudatte, Curienne, Florentine, Georgestte, Idotte, Mengeotte, Simonette ou Toussaine.
→ Brève digression chez Mengeotte et Mangeot, Mougeon, Mengeon (Moingeon ? Mougenot et Mougenotte ?), prénoms aujourd'hui perdus mais patronymes encore bien présents dans le Grand Est, en Lorraine tout particulièrement.
Ce sont des variantes de l'ancien prénom Demenge et du patronyme Demange, eux-mêmes déclinaisons régionales du prénom Dominique.
Fréquents dans le langage enfantin, ces "petits noms" servaient aussi aux adultes pour exprimer une tendre affection envers leur locuteur.
→ Et justement, des Dominique nous en avons par deux fois, non parmi les conjointes mais chez les épousés d'ici, avec Dominique Labolle s'alliant à Anne Michel le 30 juin 1680 puis Dominique Michel à Curienne Miette, cinq ans plus tard, le 21 octobre 1685.
●Avec ces deux citations, Dominique occupe la dixième place des quarante-huit prénoms masculins relevés chez les couples médianimonastériens, sur le même rang que André, François, Georges, Jacques, Jean-Jacques, Melchior, Pierre, Quirin, Simon et Toussaint.
→ Pointé à trente-deux reprises, Nicolas, le lauréat, devance Jean, Claude, Hydulphe, Joseph, Michel et Sébastien.
● Au nombre de trente, les délaissés à l'unique citation se prénomment, pour n'en citer que quelques-uns, Adam, Bastien, Chrétien, Demenge, Dieudonné, Gaspard, Jean- Baptiste, Mathis, Mengeon, Pierre Surry ou Valentin.
→ Anne pour les femmes, Nicolas pour les hommes : en ce 17° siècle, est-il advenu que les deux prénoms champions se soient échangé leur consentement à Moyenmoutier ?
Oui ! Anne Chrétien et Nicolas Boucart, le 9 avril 1629.
Oui ! Anne Bietrix et Nicolas Huron, le 19 mars 1691.
Oui ! Anne Barthélémy et Nicolas André, le 21 juin 1700.
À LA SEMAINE PROCHAINE, VENDREDI 6 DÉCEMBRE, JOUR DE LA...
SAINT NICOLAS (DÉJÀ !)